Le prix d'un fonds de commerce

Je vais jeter un pavé dans la mare d'emblée : un fonds de commerce, intrinsèquement, ne vaut rien. En tant qu'actif non fongible, unique par définition, il ne s'agit que d'une activité, que tout un chacun est à même de créer et de faire évoluer. Le fonds de commerce, en soi, ne vaut donc que ce que l'on a réussi à en faire. Rien d'autre.

Partant de ce postulat, le prix demandé pour l'acquisition d'un fonds de commerce est, de facto, exagéré. En effet, la règle communément admise consiste à établir ce prix en fonction du chiffre d'affaires annuel hors taxe de l'établissement vendeur, souvent majoré de quelques dizaines de milliers d'euros. Pourtant, cette approche peut être totalement remise en question.

À moins de reprendre exactement le même établissement (nom, enseigne, offre), il est probable que vous subissiez un changement de clientèle. Dans ce contexte, il est légitime de se demander s'il est normal d'acquérir un établissement en se basant sur le chiffre d'affaires réalisé par le précédent propriétaire.

Mais alors quel est le juste prix ?

Le juste prix c'est celui que vous êtes prêt à payer. Tout comme dans le domaine de l'immobilier, l'achat d'un fonds de commerce fera l'objet de négociations, et le prix demandé ne correspond pas nécessairement à celui que vous devriez payer. Votre agent immobilier le confirmera en vous proposant des dossiers légèrement au-dessus de votre budget. Budget dans lequel vous aurez bien évidemment pris en compte les frais annexes qui vont venir grever votre projet.

Bien entendu, vous allez regarder le bilan de l'entreprise qui cède son fonds. Toutefois, l'estimation du chiffre d'affaires de votre propre concept est primordiale. Ne vous limitez pas à la seule réussite (ou échec) de l'actuel propriétaire.